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jeudi 21 juin 2007

Brian Wilson - Bruxelles 20/06/2007

Avant toute chose, j'ai réalisé qu'il y avait une option dans Blogger pour permettre à n'importe qui de mettre des commentaires sans devoir être enregistré pour autant. Cela ne m'aura pris que cinq mois pour la trouver. Enfin, c'est fait, à vos commentaires donc!

Lou Reed a eu 65 ans le 2 mars, Brian Wilson a fêté son 65e anniversaire hier à l'Ancienne Belgique. Je passe des mois sans voir un seul musicien de plus de 30 ans et puis en trois jours je vais assister à deux concerts de sexagénères. J'imagine qu'on les sort pour l'été.

Difficile donc de ne pas comparer. Les deux hommes ont beau avoir le même age ils n'abordent pas pour autant leur tournée de la même manière. D'un côté nous avons Lou Reed qui, dans sa grande bonté, gratifie son public d'une prestation live d'un de ses albums phare. Ses motivations ne sont pas très claires, ça ne lui ressemble pas. Ce qu'on sait c'est qu'au fur et à mesure de ses albums son public a fondu... puis en reprenant Berlin, il rempli à nouveau des grandes sales. Et malgré tout son dédain, il a l'air d'y prendre beaucoup de plaisir. De l'autre côté nous avons Brian Wilson qui, plus ou moins absent depuis trente ans, renoue avec son public et enchaine ses plus grands succès avec un plaisir apparent. Lequel de ces deux mastodontes remporte le round? Nous ne sommes pas dans un tabloïd anglais, il n'y a pas de gagnant. Les deux concerts étaient nostalgiques et professionnels.

Ce concert de Brian Wilson fut une expéricence totalement anachronique. Toutes les chansons jouées ont connu leur heure de gloire dans les années 60, même si ce n'est pas tout à fait le cas du public, mélange intergénérationnel, preuve supplémentaire de l'intemporalité des grands succès des Beach Boys. Sur scène, Brian Wilson est le pivot central d'un show à l'ancienne. Tout y est réglé comme du papier à musique (j'imagine que la setlist est la même chaque soir). Les tubes s'enchainent les uns après les autres, souvent introduits par des petites phrases ou dialogues bien répétés entre Brian et les musiciens. "- I wanna go on a holiday! - Where do you want to go Brian ? - I want to go to ... Hawaii!" et c'est parti pour "In blue Hawaii". Cela ne sonne pourtant pas faux, c'est simplement surjoué, théatral. On est loin de l'artiste qui fait la même blague tous les soirs en feignant le naturel. Même lorsque l'un des musiciens arrête Brian Wilson au début d'une chanson pour faire chanter un "Happy Birthday Brian" à la foule cela parait complètement orchestré. Aucun groupe contemporain ne parviendrait à s'en tirer avec des coups pareils de manière aussi attachante. L'âge et le baggage de Brian Wilson lui confèrent un certain panache, et on lui pardonne beaucoup.

La musique, tout le monde la connait, il n'y a pas de surprises. La majorité de son set est consacrée aux grands classiques issus des albums Pet Sounds et Smile. Wouldn't It Be Nice et Good Vibrations déclenchent évidemment des tonnerres d'applaudissements mais il n'oublie pas non plus de glisser des petites perles comme God Only Knows et Sloop John B. Ils pourraient jouer des heures sans qu'un seul morceau nous soit inconnu. L'orchestre de dix musiciens derrière Brian Wilson assure le spectacle sans une fausse note, sans une extravagance non plus. L'ex-Beach Boys reste lui assis, au centre de la scène, derrière son clavier, dernier rempart entre lui et le public. Sur la plupart des morceaux il se contente d'assurer le chant, de fort belle manière d'ailleurs. Hormis quelques couacs par ci par là sa voix n'a pas changé, fidèle aux versions que nous avons tous appris à connaitre. De temps à autres ses mains effleurent les touches de son clavier mais il ne dupe pas grand monde. On voit très bien les deux autres musiciens s'excitant sur leurs synthétiseurs juste derrière lui. Tous les classiques y passent mais il garde le meilleur pour la fin. Un rappel, enchainant sans interruption, Johnny B Good, Help Me Rhonda, Barbara Ann, Surfin' USA et Fun Fun Fun. Difficile de sortir de la sale sans sourire.

Alors, pour ou contre ce style de concerts revivaliste? Personellement, j'ai du mal à camoufler un sourire cynique lorsque qu'on me tend un flyer les annonçant. Brian Wilson et Lou Reed sont pourtant la preuve que cela peut être bien fait.


The Beach Boys - God Only Knows



Site Officiel - Amazon

4 commentaires:

Le Club des Créateurs Contemporains a dit…

N'est-ce pas un peu tricher, que d'entendre Wilson jouer "seul" les morceaux des Beach Boys?

Je me souviens m'être fait cette réflexion lors du concert de Sting - sans Police donc -

même s'ils sont les compositeurs réels des morceaux... je ne sais pas... ça manque de, hum, respect...

reno a dit…

a la fois il a tout écrit, composé... et les autres l'ont plus ou moins escroqué de ce que j'ai compris :-D Donc schtoc dans les dents des autres qui en sont réduit a faire des galas dans les homes pour vieux en Floride!

Mmmmh... Sting... je l'avais vu a werchter aussi. no comment.

Anonyme a dit…

et c'est grace à qui pour les commentaires...
Salut :!
Ca fait drôle de se "parler" ici !

reno a dit…

merci ;-)