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lundi 25 juin 2007

Beirut - Live Glastonbury 2007

Difficile de ne pas avoir entendu parler de Beirut. Dans deux semaines je pars le voir spécialement à Berlin. En avant première pour tous ceux qui vont le voir sur cette tournée, en souvenir pour tous ceux qui l'ont déjà vu, afin de compenser un peu pour ceux qui ne le verront pas, la BBC a mis en ligne un enregistrement d'une partie de son concert à Glastonburry ce week-end. Il y joue consécutivement Prenzlauerberg (un quartier de Berlin fort sympathique de surcroit), Postcard from Italy, une nouvelle chanson, Elephant Gun, The Canals of our City et une deuxième nouvelle chanson . Je suis toujours sidéré qu'il n'ait que 21 ans...

Son prochain album sortira en octobre, fortement inspiré par la chanson française et Jacques Brel en particulier apparament. Il reprend d'ailleur "le moribond" en face B de son nouveau single Elephant Gun, chanson déjà disponible depuis longtemps sur le Lon Gisland EP que la plupart d'entre nous ont obtenu en bonus en achetant Gulag Orkestar. Cet album sera donc sensiblement différent de son premier, c'est certain. Quelque chose me dit qu'on assiste à l'éclosion d'un grand artiste. Confirmation en octobre.

Je ne peux pas implémenter la vidéo de la BBC sur ce blog, rendez vous donc ICI.

Par contre, je peux mettre quelques photos





et une petite chanson inédite...
Beirut - Beluga (demo)

jeudi 21 juin 2007

Brian Wilson - Bruxelles 20/06/2007

Avant toute chose, j'ai réalisé qu'il y avait une option dans Blogger pour permettre à n'importe qui de mettre des commentaires sans devoir être enregistré pour autant. Cela ne m'aura pris que cinq mois pour la trouver. Enfin, c'est fait, à vos commentaires donc!

Lou Reed a eu 65 ans le 2 mars, Brian Wilson a fêté son 65e anniversaire hier à l'Ancienne Belgique. Je passe des mois sans voir un seul musicien de plus de 30 ans et puis en trois jours je vais assister à deux concerts de sexagénères. J'imagine qu'on les sort pour l'été.

Difficile donc de ne pas comparer. Les deux hommes ont beau avoir le même age ils n'abordent pas pour autant leur tournée de la même manière. D'un côté nous avons Lou Reed qui, dans sa grande bonté, gratifie son public d'une prestation live d'un de ses albums phare. Ses motivations ne sont pas très claires, ça ne lui ressemble pas. Ce qu'on sait c'est qu'au fur et à mesure de ses albums son public a fondu... puis en reprenant Berlin, il rempli à nouveau des grandes sales. Et malgré tout son dédain, il a l'air d'y prendre beaucoup de plaisir. De l'autre côté nous avons Brian Wilson qui, plus ou moins absent depuis trente ans, renoue avec son public et enchaine ses plus grands succès avec un plaisir apparent. Lequel de ces deux mastodontes remporte le round? Nous ne sommes pas dans un tabloïd anglais, il n'y a pas de gagnant. Les deux concerts étaient nostalgiques et professionnels.

Ce concert de Brian Wilson fut une expéricence totalement anachronique. Toutes les chansons jouées ont connu leur heure de gloire dans les années 60, même si ce n'est pas tout à fait le cas du public, mélange intergénérationnel, preuve supplémentaire de l'intemporalité des grands succès des Beach Boys. Sur scène, Brian Wilson est le pivot central d'un show à l'ancienne. Tout y est réglé comme du papier à musique (j'imagine que la setlist est la même chaque soir). Les tubes s'enchainent les uns après les autres, souvent introduits par des petites phrases ou dialogues bien répétés entre Brian et les musiciens. "- I wanna go on a holiday! - Where do you want to go Brian ? - I want to go to ... Hawaii!" et c'est parti pour "In blue Hawaii". Cela ne sonne pourtant pas faux, c'est simplement surjoué, théatral. On est loin de l'artiste qui fait la même blague tous les soirs en feignant le naturel. Même lorsque l'un des musiciens arrête Brian Wilson au début d'une chanson pour faire chanter un "Happy Birthday Brian" à la foule cela parait complètement orchestré. Aucun groupe contemporain ne parviendrait à s'en tirer avec des coups pareils de manière aussi attachante. L'âge et le baggage de Brian Wilson lui confèrent un certain panache, et on lui pardonne beaucoup.

La musique, tout le monde la connait, il n'y a pas de surprises. La majorité de son set est consacrée aux grands classiques issus des albums Pet Sounds et Smile. Wouldn't It Be Nice et Good Vibrations déclenchent évidemment des tonnerres d'applaudissements mais il n'oublie pas non plus de glisser des petites perles comme God Only Knows et Sloop John B. Ils pourraient jouer des heures sans qu'un seul morceau nous soit inconnu. L'orchestre de dix musiciens derrière Brian Wilson assure le spectacle sans une fausse note, sans une extravagance non plus. L'ex-Beach Boys reste lui assis, au centre de la scène, derrière son clavier, dernier rempart entre lui et le public. Sur la plupart des morceaux il se contente d'assurer le chant, de fort belle manière d'ailleurs. Hormis quelques couacs par ci par là sa voix n'a pas changé, fidèle aux versions que nous avons tous appris à connaitre. De temps à autres ses mains effleurent les touches de son clavier mais il ne dupe pas grand monde. On voit très bien les deux autres musiciens s'excitant sur leurs synthétiseurs juste derrière lui. Tous les classiques y passent mais il garde le meilleur pour la fin. Un rappel, enchainant sans interruption, Johnny B Good, Help Me Rhonda, Barbara Ann, Surfin' USA et Fun Fun Fun. Difficile de sortir de la sale sans sourire.

Alors, pour ou contre ce style de concerts revivaliste? Personellement, j'ai du mal à camoufler un sourire cynique lorsque qu'on me tend un flyer les annonçant. Brian Wilson et Lou Reed sont pourtant la preuve que cela peut être bien fait.


The Beach Boys - God Only Knows



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lundi 18 juin 2007

Lou Reed - Berlin - Bruxelles 18/06/2007

Je ne comptais pas y aller. Ca ne pouvait pas être bien. Une chorale d'enfants était annoncée. Rien que d'imaginer un choeur accompagner Caroline Says de petit "doo doo" et autres "hou hou" devrait être assez pour décourager le fan le plus avide. “I only do this every thirty years. One time, one time only. You can tell your kids you saw Lou Reed’s Berlin.” écrivait-il avec son arrogance si charactéristique dans le communiqué de presse annonçant la tournée européenne. Cette déclaration aurait du me convaincre une fois pour toute de ne pas y aller. En plus, ce capitaliste a fixé le prix des places entre 40€ et 80€. C'est sûr je n'y vais pas! Puis, hier en repensant à ce concert j'ai réalisé que Lou avait raison. Le con. Il allait jouer Berlin dans son intégralité à 15 minutes de chez moi et il fallait que j'y sois, ne fut-ce que pour pouvoir le dire à mes enfants. On tente alors de se trouver des excuses, Julian Schnabel a fait la mise en scène, sa fille a fait des projections incroyables, si ça se trouve le bus de la chorale aura crevé un pneu... Et puis merde. J'y vais.

Je décide de donner au destin une dernière chance de m'empêcher d'y aller en me rendant à Forest National armé d'un seul billet de 20€. Après 15 minutes d'attente des fans désespérés me revendent à contre-coeur une place à 80€, dans le parterre, pour ce seul billet bleu. Je ne peux plus faire demi-tour. J'entre dans la salle qui pue déjà le hamburger, passe à côté du stand de T-Shirt à 30€, évite l'ouvreuse et trouve ma place. Ambiance parfaite pour un Rock 'N Roll Animal. Les sièges étant numérotés le couple à qui j'ai acheté la place ne tarde pas à me rejoindre. Sourires gênés. La salle est bien remplie sans toutefois afficher complet et des images d'un ruisseau sont projetées sur un grand drap blanc derrière tous les instruments. Ca a l'air plus sobre que prévu finalement. Lou Reed n'est peut-être pas encore complètement mégalo. Les lumières s'éteignent et le drap blanc se retire pour laisser place à un décor composé de draperies bourgeoises du 18e siècle avec devant-elles ce qui semble être un canapé pendu verticalement. La chorale de 15 jeunes filles est bel et bien là, en tenue de paroisse, accompagnées d'un petit orchestre de huit cordes et cuivres en smoking turquoise. Tout en subtilité ce Lou.


L'introduction de Berlin ("Ein Prosit, Ein Prosit" suivit du "Joyeux Anniversaire") retentit pendant que les musiciens trouvent leurs marques. La chorale entre en action et là surprise, elle n'est pas trop envahissante. Elle accompagne subtilement les morceaux. Berlin, Lady Day et Men of Good Fortune passent en un éclair mélodique. Arrive Caroline Says, la chorale se rassied, on ne les entendra plus jusqu'à The Bed, et Lou entre véritablement dans son concert. La suite est magnifique. On connait tous les morceaux et ces réditions live n'ont pas à pâlir devant les enregistrements. Mon voisin n'est visiblement pas du même avis puisqu'il choisit ce moment pour quitter définitivement le concert. Un amateur de Lo-Fi sûrement. Le quatuor final de Berlin, Caroline Says II, the Kids, The Bed et Sad Song cloturent ce moment en beauté. Lou avait une nouvelle fois raison, la chorale a tout à fait sa place dans ce spectacle. Pour la mise en scène de Julian Schnabel il faudra repasser par contre. A part choisir l'emplacement des musiciens, le décor et la couleur du T-Shirt de Lou peut-être on ne peut pas dire qu'il se soit foulé. Le concert est on ne peut plus statique. Les projections de Schnabel Jr sont également vite reléguées aux oubliettes. On préfère faire fit de tous les artifices qui ont en partie servi de prétexte à notre venue pour se concentrer sur la musique. Ces 50 minutes avaient tout pour déplaire. Cher, pompeux, intéressé, opportuniste, etc. Je crois que beaucoup auraient aimé pouvoir dire qu'ils n'ont pas aimé. Seulement voilà, Lou Reed s'en sort très bien.

Berlin se termine, le groupe quitte la scène pour revenir quelques minutes plus tard avec une trilogie de "crowd pleasers". Lou Reed colle à son concept, on l'aurait mal vu resortir une obscurité tirée de The Raven à ce moment-ci. Il lâche Sweet Jane, Satellite of Love et Walk on the Wild Side. Le public exulte mais c'est un peu moins réussi que la première partie. Lou se contente de chanter les mots "Sweet Jane..." et laisse sa choriste faire le reste. Satellite of Love accompagnée d'une chorale atteint comme vous pouvez l'imaginer les sommets du kitch. Lou sourit tout au long de la chanson et se plait à jouer au chef d'orchestre devant ses quinze jeunes filles. Walk on the Wild Side cloture le concert de manière très convenue mais pour rien au monde on ne serait reparti sans... Je pensais qu'il allait revenir faire Perfect Day tant qu'on y était mais c'en était visiblement trop.

And all the girls said : dou, dou dou...


On les connait tous mais ça ne fait jamais de tort...

Lou Reed - Caroline Says II



Lou Reed - The Kids




Site Officiel - Acheter "Berlin"

dimanche 17 juin 2007

François Virot


Il y a deux semaines de cela je me rendais à une ancienne chappelle bruxelloise reconvertie en salle de spectacles pour assister au concert de Scout Niblett (dont je vous ai parlé la semaine passée). Avant la superbe prestation de Mme Niblett, deux autres groupes étaient chargés de chauffer la salle. Tous les deux français et inconnus à mon bataillon, Lapin Machin et François Virot. Autant dire qu'en voyant la mention "(FR)" à côté de leur nom sur le flyer de l'évènement je me suis inquiété. Qu'allait-on m'infliger comme supplice made in France avant de mériter la vedette de la soirée? De la nouvelle chanson Française ou bien un nouveau pastiche de pop/rock londonienne avec un accent ridicule (je ne vise personne) ? Faut dire j'ai mes raisons d'avoir peur, peu de groupes Français sont parvenus à ne fut-ce que m'intéresser ces derniers temps... et beaucoup m'ont fait pitié. Et pourtant, si Lapin Machin sont très loin de m'avoir laissé un souvenir impérissable (vaguement attachants, vaguement mauvais), François Virot m'a lui fortement impressioné.

Seul en scène avec sa guitare, assis sur une chaise, à défaut de plaire il parvient au moins à intéresser tout le monde. Capter l'attention d'une centaine d'inconnus, venus pour la plupart voir un autre concert, en restant simplement assis sur une chaise à jouer des chansons de son cru, sans jamais glisser un mot relève de la prouesse. Je pense pourtant que peu de gens ont profité de son concert pour aller se fumer une clope dehors (même si je n'étais pas là pour vérifier). Seulement moi, il a fait bien plus que m'intéresser. Décrire sa musique n'est pas une chose évidente. Si des journalistes paresseux devaient lui coller une grosse etiquette sur le front, je pense qu'ils en feraient le cousin bleu blanc rouge du mouvement Freak-folk dont Denvendra Banhart et Cocorosie sont les têtes de proues. Je redoute déjà de voir son album sortir avec un gros autocollant "Le Devendra Banhart Français ! -Télérama" sur la pochette. Cette catégorisation serait vraiment à côté de la plaque.

Ses chansons déstructurées mais mélodiques, portées par une voix nasillarde rarement "juste" en repousseront plus d'un. Cela fonctionne pourtant extrêmement bien. Un titre comme "My Head is Blank" aurait très bien pu figurer sur le Sung Tongs d'Animal Collective. Comme eux il parvient à mêler les principaux ingrédients et la structure d'une chanson pop avec une bonne dose d'excentricité. La comparaison s'arrête là, car en l'écoutant et en le voyant surtout, il transmet une émotion que je ne retrouve pas chez Animal Collective : la douleur. L'accouchement de ses chansons et leur régurgitation publique ont l'air d'être des processus extrêmement douloureux. Son visage se tord dans tous les sens, ses yeux se ferment, sa voix tremblotte. Cela peut même mettre mal à l'aise. On se sent comme des tortionnaires à forcer ce garçon à chanter pour nous alors que ça lui fait visiblement mal. Puis, entre les chansons, des petits sourires en coin et des regards furtifs vers le public. Nous voilà rassurés.

Il sortira son premier album à l'automne sur le label clapping music si tout va bien. Entre temps plusieurs chansons sont comme d'habitude en écoute et même téléchargeables pour une fois sur son myspace et pour 5€ on peut commander un CD-R maison (j'attends le mien avec impatience!). François Virot s'est également créé un deuxième compte myspace sur lequel il mets uniquement des reprises allant de Elliott Smith à Jay-Z. Le pire c'est que c'est réussi.

François Virot - My Head is Blank



François Virot - Say Fiesta



François Virot - Between the Bars (Elliott Smith Cover)




Myspace Normal - Myspace spécial reprises

dimanche 10 juin 2007

Scout Niblett

Afin de nous faire patienter avant la sortie de son quatrième album prévu en aout, Mlle Scout Niblett a sorti il y a deux semaines un petit 45 tours. Si ces trois titres sont un avant goût de ce qui nous attend, il y a fort à parier que cet album sera enfin celui de sa consécration. Scout Niblett demeure en effet relativement méconnue là où d'autres artistes féminines solo, Cat Power en tête, ont obtenu un succès populaire considérable (surtout depuis ses deux derniers albums un rien "lissés"). Son folk électrique n'est pas si éloigné de ce que faisait Chan Marshall ou encore PJ Harvey à leurs débuts. La comparaison est inévitable mais Scout Niblett n'a pas à palir devant ses illustres collègues, bien au contraire. Armée de ses chansons dépouillées, juste une voix superbe et quelques notes de guitare électrique pour la plupart, et un son rendu rugueux par ses cris et distorsions soudaines, Scout Niblett parvient à faire passer l'émotion comme personne. Tantôt fragile, tantôt hargneuse, tantôt enfantine mais toujours sombre, la sincérité avec laquelle elle chante ne peut laisser indifférent ceux qui parviennent à s'oublier dans sa musique.

"Dinosaur Egg", le titre phare de ce nouveau single est une petite comptine basée sur un texte de David Shrigley, écrit pour un comics américain. Ce texte innocent, dans lequel le personnage demande à son oeuf de dinosaure d'éclore afin de pouvoir le montrer à ses amis, prend entre les mains de Scout Niblett une conotation très noire. En l'écoutant on ne sait pas si le personnage qu'elle incarne est tout simplement fou ou bien s'il possède vraiment un oeuf de dinosaure. Elle demande d'ailleurs à l'esprit qu'elle invoque un peu plus tard dans la chanson de "scare the shit out of you...". En phase avec le texte, la chanson est d'une simplicité enfantine, tout est dans la voix, et cela fonctionne à merveille.

Malgré toutes les qualités de ce "Dinosaur Egg", c'est la deuxième plage de la face A, "Just what I needed" qui me touche le plus. Il s'agit d'une reprise des Cars, métamorphosée pour l'occasion. De la pop/rock de Ric Ocasek & co, un rien insipide à mon gout, elle fait une chanson déchirante. Le texte ne brille pas par son originalité mais chanté comme elle le fait cela prend une autre dimension. Cette petite dame serait capable de nous faire pleurer avec une interprétation de "Il était un petit navire" si elle le voulait...

Je vous propose d'écouter ces deux chansons ainsi que la version originale de "Just What I needed" des Cars (à titre d'information). Je ne résiste pas non plus à glisser "Wolfie", tiré de son album de 2005 "Kidnapped by Neptune" qui reste pour moi son chef d'oeuvre. Pour la route, une vidéo de Mme Niblett interprétant son "Dinosaur Egg" il y a quelques semaines à Londres. La vidéo est de qualité mais ne rend pourtant pas complètement justice à cette immense artiste live.

Scout Niblett - Dinosaur Egg



Scout Niblett - Just What I needed (The Cars cover)



The Cars - Just What I Needed



Scout Niblett - Wolfie





Myspace - Site Officiel - Amazon

mardi 5 juin 2007

Hearts of Black Science

Démarrons par une petite histoire. Amis d'enfance, Tomas Almgren et Daniel Anghede ont été séparés par les aléas de la vie, l'un partant pour Londres et Berlin afin de poursuivre une carrière en tant que réalisateur de films d'horeurs, l'autre tentant sa chance dans un groupe. En décembre 2005 les deux hommes se retrouvent et décident de se lancer dans la musique à deux. Tomas se chargera de tout ce qui est guitare, basse et chant tandis que Daniel s'épuisera aux synthétiseurs, boites à rythmes et effets en tout genre. Le résultat de cette collaboration c'est Hearts of Black Science, qui viennent de sortir leur premier album "The Ghost you left Behind" début avril sur le label Club AC30 également responsable de Amusement Parks on Fire.

Rarement un titre d'album ne colla autant à la musique. Ce "Ghost you Left Behind" est, sans vouloir tomber dans du jargon journalistique stéréotypé, véritablement hanté. Comme un enfant abandonné, resurgissant après des années pour partager sa mélancolie. Le groupe à un penchant certain pour les longues complaintes, le chant étiré, capable d'arracher des larmes à ceux qui se perdront dans leur musique. L'instrumentation électronique participe fortement à l'ambiance sombre du disque mais est rarement envahissante, la voix aigue de Tomas Almgren reste toujours en avant.

Ces Hearts of Black Science sont pourtant loins de se lamenter sur leur sort en permanance. Des titres comme "Miles" ou bien "Walking With the Sun"(que je vous propose d'écouter ci-dessous) sont résolument plus enjoués, voir un brin dansants pour "Miles". Ces deux hommes semblent en fait être parvenus à faire un album possédant la carrure et suffisament d'idées neuves que pour prendre le relais des grands albums de Bowie prériode Berlinoise, New Order, Jesus & Mary Chain ou The Cure dans les années 80. L'utilisation qu'ils font du synthétiseur évoque immanquablement leurs illustres aïeux mais ils ne tombent jamais pour autant dans le simple "hommage", "The Ghost You Left Behind" est un album moderne. Ces deux suédois semblent enfin réussir dans un genre où de nombreux autres groupes se sont cassés les dents, I Love You But I've Chosen Darkness par exemple. Ils parviennent à s'élever de leurs influences pour faire un disque plus gratifiant qu'un pastiche savamment orchestré.

En guise de cloture, je vous propose d'écouter "Serene", mon titre préféré de l'album s'il fallait en choisir un avec un pistolet sur la tempe et un candidat sérieux au titre de ma chanson de l'année.


Site Officiel
- Myspace - Norman Records


Hearts of Black Science - Walking with the sun



Hearts of Black Science - Serene