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vendredi 9 novembre 2007

This Town Needs Guns

La chronique des quatre titres de This Town Needs Guns présents sur l'album qu'ils partagent avec Cats and Cats and Cats, sorti mi septembre sur le label indépendant Big Scary Monsters (Yndi Halda, Meet me in St Louis, Jeniferever) me trotte dans la tête depuis quelques temps. J'écoute ces chansons tous les jours depuis des semaines, souvent plusieurs fois par jour, et je peine à identifier ce qui me séduit tellement chez ce quintet d'Oxford. Formation classique guitare/voix/basse/batterie/piano pratiquant un rock à la croisée des chemins de l'indie londonienne et des techniciens mélodiques du Nord de l'Angleterre on ne peut pourtant pas dire que le groupe révolutionne un genre. Peut-être est-ce le jeu de guitare, beau et rapide, technique sans en faire trop, privilégiant constamment la mélodie à la prouesse, dénué d’accords traditionnels, qui transforme véritablement la guitare en une deuxième voix, un second vecteur d'émotion. Ou encore ce piano qui accompagne subtilement les moments les plus doux de leur musique, sachant se faire oublier lorsqu'il n'est pas nécessaire, pour revenir en beauté souligner les plus beaux passages. Ou tout simplement la voix de Stuart Smith, toujours dans la retenue, parfaite pour des déambulations nocturnes nostalgiques dans les ruelles d'une ville pluvieuse. Nos groupes préférés ont tous un moment optimal pour être écoutés et pour moi c'est dans cette situation que j'apprécie le plus This Town Needs Guns; en rentrant chez moi de nuit, casque fermement vissé sur les oreilles, mains dans les poches, affrontant une fine bruine, le visage illuminé par les phares des voitures, le corps bousculé aléatoirement par les passants pressés tandis que mon esprit s'évade dans leur musique.

Leur musique pousse justement à la réflexion. Que ce soit par les notes qui nous évoquent des images du passé ou les textes détachés, de citadin désabusé, de grand enfant qui réalise qu'être adulte n'est pas tout ce qu'on lui a promis que ce serait.
"I'm sorry I'm a bit down tonight, but all my friends have lost their mind, once more, I'm not happy here anymore" déclare t-il en ouverture de "26 is dancier than 4" qui ouvre la face de l'album qui leur est consacrée. Il étale ensuite ses conclusions sur sa vie sans s'en plaindre, avec un défaitisme touchant dans sa voix, "It's just the same as it was before, same faces and I hit the floor", proposant ensuite un échappatoire auquel il ne semble pas véritablement croire "and we danced to all the same songs, like back when we were young, so let's get out of here while we can". Divagations d'un alcool triste qui ne trouveront pas de suites. Bizarrement le titre de leur deuxième chanson "If I sit still maybe I'll get out of here" semble plus approprié à leur première, mais ils choisissent de l’utiliser pour illustrer une relation sentimentale avortée. Après toutes ses introspections le groupe s'externalise enfin en guise de cloture avec "It's not true Rufus, Don't listen to the hat" sur laquelle ils semblent pour la premières fois sortir de leurs pensées pour adresser directement une troisième personne "Have some faith, don't you know that this is not a race, and we are not contenders". Cette sortie du cocon s'accompagne de moments beaucoup plus rudes, dans lesquels les guitares s'alourdissent, comme pour les protéger lors de cette incursion finale dans le monde extérieur. "We can only be ignored" concluent-ils. Qu’ils se détrompent.

Une fois encore je ne peux que vous encourager à vous
procurer légalement cet album, pour un maigre 7£, et ainsi soutenir un groupe et un label qui en valent vraiment la peine, pour qui chaque centime compte. Les quatre chansons de Cats and Cats and Cats sont de plus fort agréables aussi. En attendant la suite.


Site officiel - Big Scary Monsters - Myspace


This Town Needs Guns - 26 is dancier than 4

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très bon groupe !
J'hésitais à acheter ce split-album à cause de Cats x 3 mais je crois qu'il me le faut...

reno a dit…

Je préfère nettement This Town Needs Guns mais les chansons de Cats x3 passent bien aussi je trouve, un peu comme l'apero en attendant le plat de resistance