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lundi 29 octobre 2007

Les années 90

Une dizaine de jours sans billet alors que j'avais pris de bonnes résolutions (mentales). J'ai pourtant écouté plus de musique que jamais durant cette période. En vue d'une soirée dansante je me suis lancé dans un colossal travail d'archéologie musicale, à la recherche de pépites perdues des années 90s. Quel meilleur moyen en effet de mettre de l'ambiance dans une soirée que de jouer la carte de la nostalgie? Facile certes, mais tellement efficace. De toutes façons je ne suis jamais le dernier à céder à la facilité. Garant d'une certaine qualité d'écoute le jour, le soir venu je me fais putasse et troque volontier mon dernier 45 tours de Scout Niblett pour le nouveau Rihanna, mon intégrale d'Elliott smith pour le best-of de Justin Timberlake. Parce que les Vengaboys feront toujours plus bouger les foules non averties que iliketrains il faut savoir sélectionner avec soin la playlist de sa soirée, dont la musique n'est qu'un élément de succès parmi d'autres.

En vue de cette petite boom j'ai donc écumé les différentes plateformes de téléchargement plus ou moins licites et les tracklists des compilations vaseuses "vu à la télé" à la recherche de ces tubes, me concentrant donc sur les années 90s. Véritable torture auditive par moments, je suis arrivé à la conclusion qu'il existait trois catégories de succès populaires rétros: les titres qui ont fait un carton et restent encore aujourd'hui de véritables petites bombes (datées certes, mais pas ridées), les succès tellement mauvais qu'on peut les resortir aujourd'hui en rigolant, et le gros de la masse qui est condamné à disparaitre dans l'inconscient collectif, n'ayant marqué les gens ni dans un sens ni dans l'autre. Comme il serait dommage que je garde tout cela pour moi et mes convives, j'ai tout naturellement décidé de partager tout cela avec le monde entier. Voici donc mon top 5 des deux catégories les plus intéressantes:

Les winners: Top 5 des tubes des années 90 qui restent encore aujourd'hui de véritables bombes

Harvey Danger - Flagpole Sitta

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New Radicals - You get what you give

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Edwyn Collins - A Girl Like You

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White Town - Your Woman

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Mike & The Mechanics - Over My Shoulder

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Les losers : Top 5 des tubes des années 90 tellement mauvais qu'on les adore

The Outhere Brothers - Don't Stop (wiggle wiggle)

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Kim Kay - Lilali

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Ultimate Kaos - Casanova

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Babylon Zoo - Spaceman

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East 17 - Alright

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jeudi 18 octobre 2007

Dominique A


J'écoute peu de "chanson française" ces derniers temps. Non pas que je n'aime pas, il fut un temps ou Noir Désir, Fersen, Miossec, Arno et autres Daniel Hélin rythmaient mes journées. Seulement voilà, Bertrand Cantat sort à peine de prison donc il faudra encore attendre avant un nouveau Noir Désir, Fersen se complait maintenant dans des chansons niaises sur son chien ("Zaza"), Miossec devenu sobre se contente de truffer ses textes de clichés et lieux communs ("la mélancolie"), je n'ai pas osé écouté le nouvel album d'Arno qui n'a jamais confirmé le regain de forme qu'était "Charles Ernest" et Daniel Hélin m'agace un peu. Ne nous épanchons pas non plus sur la "nouvelle chanson française" dont aucun représentant n'est parvenu à retenir mon attention depuis bien longtemps... et ce n'est pas les petits nouveaux comme Adrienne Pauly avec leur style "bad girl" bien calculé qui me feront replonger. Je suis pourtant persuadé que, comme dans tous les genres, il suffit de chercher un petit peu plus loin que ce que Michel Drucker et Pascal Nègre régurgitent aux français moyens en prime time pour trouver des merveilles. J'attends vos suggestions, je n'ai pas le courage de débroussailler tout seul.

Reste que dans ce brouillard de médiocrité, un homme continue à frayer son chemin, loin des projecteurs, loin de la hype parisienne, à coup d'albums oscillants entre le bon et le superbe et de prestations scéniques d'une intensité rarement égalée. Dominique A sort ces jours-ci son premier album live, "Nos forces motrices", enregistré au cours de quatre dates françaises de sa tournée pour l'"Horizon". Fort de 15 titres, cet album retrace toute la carrière de Dominique A, ne s'attardant sur aucune période en particulier, comme un bilan scénique de son œuvre. Des titres qui ne m'avaient pas convaincus sur l'Horizon comme "La Relève" figurent maintenant parmi les plus beaux morceaux de l'album. "Tout sera comme avant" et "Le Bowling" paraissent encore plus sombres et inquiétantes. Même les titres les plus anciens comme "Le courage des oiseaux" (15 ans déjà) n'ont pas pris une ride et sont livrés ici dans des versions électrisées et rythmées. On peut toujours déplorer l'absence de certaines grandes chansons de Dominique A de la sélection (pas de "Les hommes entre eux", "En Secret", "Comment certains vivent", je pourrais continuer longtemps) mais le choix des morceaux reste cohérent, équilibré, laissant la place aux textes les plus forts, aux ambiances lourdes. De même, ceux qui préfèrent les chansons plus légères de son répertoire ("Pendant que les enfants jouent", "Les éoliennes", "Twenty Two bar", "Dans un camion", etc.) resteront sur leur faim. Un deuxième CD plus enjoué, car il en est aussi capable, n'aurait pas été de refus pour pouvoir explorer toute la palette live de Mr A. Mais je pinaille.

En attendant le nouvel album de Daniel Darc...

Site Officiel - Amazon



Dominique A - Tout sera comme avant (live)



Dominique A - Antonia (live)

mardi 16 octobre 2007

Noir Désir


Bertrand Cantat est libéré aujourd'hui. Bonne nouvelle. Il ne pourra pas publier de chansons faisant allusion au crime pour lequel il a été condamné. Deuxième bonne nouvelle. Je ne m'épancherai pas sur l'affaire, tout a déjà été dit. Reste que Noir Désir n'a toujours pas trouvé de successeur dans le paysage rock français.

En attendant la suite, un petit souvenir de Noir Désir, au sommet de leur art, en 2002 aux victoires de la musique (et le mp3 à emporter, pour ceux qui comme moi trouvent que cette version est de loin supérieure à l'originale).




MP3: Les Ecorchés - Live aux Victoire de la Musique 2002

mercredi 10 octobre 2007

Adam Gnade & Youthmovies


Je sais que tout le monde n'en a que pour Radiohead aujourd'hui. Soit. Si vous voulez vous changer les idées...

Souvenez-vous de la première fois que vous avez écouté "Relationship of Command" de At The Drive-In. Si arrivé à la cinquième plage, "Invalid Litter Department", vous avez comme moi adoré les élucubrations de Cedric Bixler sur un discret fond électrique vous risquez d'adorer cette collaboration entre Adam Gnade et Youthmovies. Si vous adorez les morceaux parlés de Xiu Xiu comme "Support our Troops" vous risquez d'adorer aussi. Si vous avez toujours détesté At The Drive-In et Xiu Xiu vous allez probablement adorer parce que cet EP ne ressemble véritablement à aucun des deux.

Les cinq pistes de "Honey Slides" sont le fruit du travail d'une sorte de poète fou, Adam Gnade (qui a déjà sorti un album, quelques EPs et collaborations difficles à trouver), et d'un groupe, Youthmovies (anciennement Youthmovies Soundtrack Strategies avec deux albums à leur actif sous ce nom) zigzagant entre un rock dansant et rythmé et une électronique expérimentale. Tandis que l'un déclame ses textes, dans la droite lignée des écrivains beat comme Hubert Selby Jr ou Hunter S Thompson les autres bâtissent des voutes sonores empruntant des éléments tant chez !!! (voir la plage titre "Honey Slides") que chez Johnny Greenwood et sa célèbre "machine à faire des bruits bizarres qu'il actionne en branchant et débranchant des cables" (comme quoi même quand on veut échapper à Radiohead...). Le résultat de ces mélanges est pourtant extrêmement cohérent. Le groupe séduit immédiatement avec un premier titre accrocheur et semble ensuite prendre l'auditeur par la main pour le mener progressivement des ambiances familières aux territoires inconnus, défrichant petit à petit le passage devant lui, présentant les difficultés une à une pour qu'elle n'en soit finalement plus. Loin des agressions frontales que l'on retrouve chez Xiu Xiu Adam Gnade et Youthmovies aident l'auditeur à apprivoiser leur monde au fil des morceaux. Une belle réussite.

"Fill our dressing rooms with gin and red wine and we'll give you back songs, none of this lasts forever"

Youthmovies - Adam Gnade - Try Harder Records


Adam Gnade & Youthmovies - Honey Slides



Adam Gnade & Youthmovies - It's Five O'Clock In America

mercredi 3 octobre 2007

Vieux Amis (pt 2) : The Good Life


Quelle est la probabilité qu'une école jésuite sévère d'Omaha dans le Nebraska couve simultanément ce qui deviendront deux des meilleurs artistes folk de leur génération? Quelle est la probabilité qu'ils soient en plus meilleurs amis? C'est pourtant ce qui est arrivé à Tim Kasher et Conor Oberst. Amis d'enfance, l'un a eu le succès que l'on connaît au sein de Bright Eyes tandis que l'autre en mériterait au moins autant avec The Good Life. Kasher sort aujourd'hui, "Help Wanted Nights", le quatrième album de ce groupe qui commença comme un simple projet solo, dans l'ombre de Cursive, et qui avec le temps est devenu une entité à part entière. Autant le dire tout de suite, ce "Help Wanted Nights" n'est pas son meilleur (voir "Album of the Year" sorti en 2005) mais c'est une des jolies surprises de cette rentrée.

Originalement conçu comme la bande son d'un scénario du même nom, "Help Wanted Nights" est devenu au fil de sa conception une collection de chansons librement inspirées des idées principales du film. Difficile en effet de trouver un fil conducteur ou de recomposer une histoire à l'écoute de cet album mais c'est voulu. Malgré son processus créatif différent les habitués de The Good Life se retrouveront en territoire connu. On y retrouve tous les ingrédients qui ont depuis toujours fait la magie de leurs albums, à commencer par l'écriture de Tim Kasher qui n'a pas son pareil pour écrire un texte sensible et déchirant à la fois sans jamais sombrer dans le cliché de l'amoureux éploré. L'amour et ses tourments sont pourtant au centre de chacune de ses chansons mais il parvient toujours à tourner ses propos joliment et simplement ("You're a fool for the wounded, I'm a man in need of bandages"), à jouer sur les mots et les sonorités ("You stopped stopping by to say hello, you started starting up every time I called") et à s'inventer des métaphores efficaces ("One man's bed is another man's resurrection"). Sa voix légèrement cassée, hésitant en permanence entre les graves et les aigus, parvient à trouver un équilibre entre ses textes et ses mélodies, échappant ainsi à la surcharge émotionnelle qui pourrait émaner d'histoires aussi introverties.

Ce quatrième album est une jolie réussite et convainc bien plus que le dernier Cursive ("Happy Hollow"), dans lequel le talent de Tim Kasher semble se diluer dans un océan de guitares électriques. Les instrumentations de ce disque sont au contraire toujours délicates, se faisant facilement oublier derrière leur meneur. Même si The Good Life est aujourd'hui un groupe à part entière on sent que tous les morceaux sont élaborés et dirigés à la guitare sèche sur laquelle viennent se greffer les autres musiciens. Et c'est comme cela que ses chansons fonctionnent le mieux... Il y a pourtant de fortes chances que ce soient ces allers-retours entre ses deux projets qui permettent à Kasher de livrer des albums aussi beaux et personnels que ceux de The Good Life.


The Good Life - Picket Fence



The Good Life - Playing Dumb



Site Officiel - Myspace


Et je ne résiste pas à vous proposer le très beaux duo entre Conor Oberst et Tim Kasher, "Drunk Kid Catholic", que l'on retrouve sur "Noise Floor", l'album de faces B et autres raretés que Bright Eyes a sorti à la fin de l'année passée.

Bright Eyes - Drunk Kid Catholic